Twitter change le paysage médiatique

La grande attention que les médias semblent porter à Twitter depuis un certain temps pourrait laisser croire que la presse est tombée sous le charme du site de microblogues. On décèle toutefois une certaine envie, de la part des médias traditionnels, lorsqu'il est question de ce phénomène du cyberespace.

La mise à jour continue des microblogues de Twitter, qui sont en mesure d'offrir des réactions instantanées aux événements, a en effet parfois menacé de surpasser la couverture médiatique traditionnelle des nouvelles importantes.Ainsi, lors de la mort de Michael Jackson, le 25 juin, certains admirateurs ont pu se rendre rapidement sur le site de l'hôpital où la star avait été transportée parce qu'ils avaient appris la nouvelle sur Twitter et non dans les médias traditionnels.

Jusqu'à présent, l'exemple le plus éloquent de l'influence que peut avoir un site comme Twitter est celui des manifestants iraniens qui ont utilisé le service, entre autres méthodes, pour organiser des marches contre ce qu'ils qualifiaient d'élection injuste. De plus, de nombreux Américains n'étaient pas satisfaits de la couverture de la crise en Iran par CNN et se sont plaints de ce fait sur Twitter. Certains ont même indiqué qu'ils préféraient obtenir leurs nouvelles sur ce site plutôt que sur les chaînes d'information télévisées.

Plusieurs utilisateurs ont pris l'habitude de se rendre sur Twitter lorsqu'une nouvelle est annoncée. Ils peuvent y trouver une avalanche de réactions, de commentaires et de liens vers des articles.

L'auteur et spécialiste en communications Ross Dawson ne doute aucunement du fait que Twitter modifie le paysage médiatique, en touchant des dizaines de millions de personnes qui se trouvent souvent à l'endroit même où la nouvelle arrive.

L'humoriste et utilisateur assidu de Twitter Michael Ian Black a toutefois tenu à souligner que si le site permet aux individus de communiquer de façon très directe avec les internautes, il permet aussi de garder ces mêmes internautes à une certaine distance. Personne n'est dans l'obligation de répondre aux questions sur Twitter, et si une personnalité choisit d'utiliser ce site pour faire parler d'elle plutôt qu'une entrevue dans les médias, l'information s'en trouve appauvrie.

Par ailleurs, les messages directs, quasi instantanés, diffusés sur Twitter demeurent moins fiables que les nouvelles transmises par des sources médiatiques reconnues. Les nouvelles transmises sur Twitter, répétées d'une personne à l'autre, circulent rapidement, parfois trop pour avoir pu être vérifiées. Les fausses rumeurs sont ainsi le lot quotidien de Twitter.

Ainsi, dans les jours qui ont suivi la mort de Michael Jackson, de fausses rumeurs ont fréquemment dû être démenties par des groupes de presse qui ont vérifié la nouvelle. Selon Ross Dawson, les médias déjà établis continuent d'avoir le monopole de la crédibilité.